Comme dit André MIDOL, une victime se désigne souvent elle-même à ses agresseurs potentiels.
Une personne agressable est une personne que l’agresseur a « scanné » comme potentiellement réceptive à une attaque. La lecture du « prédateur » sur sa « proie » lui permet d’identifier très vite la faisabilité de son passage à l’acte.
Certains agresseurs savent lire le comportement humain de façon très précise.
Quatre éléments intéressent l’agresseur :
1. Le lieu et l’environnement immédiat (présence de lumière, site anxiogène, qualité des infrastructures,). Les lieux publics sont souvent austères. Beaucoup de personne se croisent et ne se connaissent pas. Avec un taux de vigilance très bas. L’agresseur vous a repéré seul dans cet escalier.
2. La présence de public : volume, qualité, mobilité, obstacle humain ou qualification d’une autorité présente de façon statique ou mobile. Les bandes et les groupes hétérogènes qui peuvent se créer très rapidement. L’ensemble des croisements et de la promiscuité facilitent le repérage et la lecture comportementale des personnes. L’agresseur a vu que vous n’étiez pas attentive à votre environnement.
3. La démarche est un élément clef sur la lecture de la « victime ». La vulnérabilité d’une personne se lie sur la façon dont elle se déplace. Nonchalante, évitante, déterminée, rapide, etc… Mouvement des bras et des jambes en harmonie. L’agresseur perçoit votre état d’esprit rien qu’en vous observant marcher.
4. Tout ce que vous n’exprimez pas se lit sur votre visage. Pour certains agresseurs cet éléments est la clef de leur choix. Leur passage à l’acte est en lien avec ce que vous désirez cacher au plus profond de vous et que votre visage dévoile. L’agresseur voit que vous êtes inquiet et anxieux.
Pour comprendre la relation agresseur victime, il est nécessaire de remonter au monde animal.
Les lionnes ne chassent pas l’antilope qui est au milieu du troupeau. Elles repèrent celle qui est isolée, blessée, inattentive ou distraite. Leur approche est un véritable moment d’observation, de silence, de concentration à la faisabilité et d’attaque.
Pour les agresseurs, c’est exactement le même procédé. Sélection de la proie, lecture comportementale, recherche de la faisabilité, passage à l’acte et fuite.
La question reste posée. Pourquoi certaines personnes sont victimes d’agressions de façon répétées et d’autre jamais ?
De part mon expérience sur le sujet (vécu et récits), ains que des formations individuelles reçus en France, en Belgique et au Brésil, il ressort quelques éléments de compréhension :
- Notre façon d’être, attitudes, comportements, réaction, regards, visage … déterminent très souvent notre caractère. Ce n’est pas une preuve absolue, mais ce sont des indications qui trahissent souvent qui nous sommes vraiment.
- Notre communication en société ou comment nous intégrons nous parmi les Autres. Eloigné, très ou trop proche, expansif, discret, recherche d’alliés comportementaux…sont autant d’éléments qui favorisent également une compréhension de notre état d’esprit. Notre sociabilité est elle un moyen d’exister de façon altruiste ou opportuniste ?
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« L’état d’esprit est plus important que la taille ». Phrase de prédilection de @lagence164. C’est l’état d’esprit qui est la clef de la résolution des situations d’agressions. Comment me comporter face à un agresseur sachant que je ne suis pas dans de bonnes prédispositions ? Vais je pouvoir y faire face et connaitre les outils de résolutions immédiats de la situation ? Vais-je écouter mon intelligence émotionnelle ou suivre uniquement mes émotions ?
Le versant « gestion de l’émotion individuelle » est un vecteur de réussite, ou une lacune ? Prenons par exemple la peur, qui dans ces situations est très souvent présente. Cette peur est elle une alliée ou une ennemie ?
Chacun la gère à sa façon, du mieux qu’il le peut, mais n’oublions pas que l’agresseur a vu que vous avez peur. C’est suffisant à son passage à l’acte.